Festival de Cannes 2023 - Compétition Officielle

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Synopsis

Pour préparer son nouveau rôle, une actrice célèbre vient rencontrer celle qu’elle va incarner à l’écran, dont la vie sentimentale a enflammé la presse à scandale et passionné le pays 20 ans plus tôt.

mot des exploitant·es

Bienvenue dans cette « May December romance », un grand et beau film entre Sirk et Bergman qui a la saveur d’un mille-feuille dans lequel les parfums se dévoilent successivement par petites strates horizontales autant que circulaires. Une œuvre dense qui devrait faire autant de bien au cerveau du cinéphile que le fameux gâteau n’en procure aux papilles d’un gourmet. Habitué à l'analyse des ritournelles sentimentales et expert-caméra en ce qui concerne les jeux de l’amour et du désir, Todd Haynes prend sa caméra scalpel pour disséquer l’évolution de l'amour scandale entre une femme de 36 ans et un ado de 13 ans. C’est l’histoire d’un interdit qu’il nous conte ici ! Ou peut-être l’histoire de ceux qui franchissent le rubicon permettant à d’autres de respecter la norme tout en fantasmant son éventuel (af)franchissement ? C’est un film sur la représentation, on est tous un peu VRP de nos façons de vivre, dans nos sociétés du spectacle n’avançons-nous pas tous masqués ? May December explore le jeu de ses personnages/acteurs, de leur propre vie ou de celle des autres, il nous délecte des gestes, des mots des silences et des non-dits qui façonnent la comédie humaine. En ce sens la confrontation JulianneMoore VS Natalie Portman est jubilatoire tant l’une épouse, de son comportement presque bi-polaire jusque dans son jeu volontairement maladroit, tous les paradoxes de son « modèle ». Si le cinéma, c’est 24x la vie par seconde, Todd Haynes use de cette mécanique pour nous plonger à cent à l'heure dans l’essence de la vie : les relations sentimentales entre êtres humains. Déjà un classique ??

Sylvain Pichon - Cinéma(s) Le(s) Méliès(s) Saint-Etienne